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« Plateformisation », l’autre nom de la fin des médias (tels que nous les connaissons)

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, est sans doute le plus grand diffuseur de contenus médias.Brian Solis (CC BY 2.0)

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, est sans doute le plus grand diffuseur de contenus médias.

Si vous pensiez que l'essentiel de la révolution des médias était derrière nous, vous allez devoir y réfléchir à nouveau. Certes, on a vu les contenus évoluer, les formats changer, les modes d'accès se diversifier, les vecteurs de diffusion se démultiplier, mais ce n'était rien par rapport à ce qui vient.

Un mot un peu barbare permet de décrire ce qui est en train de se passer: "plateformisation". Les plates-formes en question s'appellent Facebook, Apple ou encore Snapchat. Chacun de ces acteurs a su fédérer une large audience à l'échelle mondiale. Et chacun essaye maintenant de conserver cette audience sur sa plate-forme pour lui proposer cette publicité qui demeure au coeur des modèles économiques (Apple fait exception).

Facebook a donc développé les Instant Articles, Apple a créé Apple News (disponible seulement aux États-Unis pour le moment) et Snapchat a créé Discover. Sous couvert de proposer un chargement plus rapide et une meilleure lisibilité sur mobile, ces offres ont pour point commun de couper le lien entre l'éditeur et son audience. Les internautes ne viennent plus sur le site ou les applis du média. Ils restent sur la plateforme.

Google de son côté met en place AMP. A défaut d'être une plate-forme, ce format allégé s'impose aux éditeurs à partir de ce 24 février s'ils veulent bien figurer dans les résultats du moteur de recherche. Là encore, c'est l'accès à l'audience qui fait passer les médias sous les fourches caudines de la Silicon Valley.

De jeunes médias comme Buzzfeed ont pris acte de cette évolution et décidé de propulser leurs productions sur toutes les plateformes en ne réalisant plus que 20% de leur audience sur leur site ou leurs applis. Pour des médias plus traditionnels en revanche, les questions se posent en des termes plus compliqués. Peut-on tout lâcher de l'ancien business model pour s'en remettre entièrement à Facebook ? La réponse à cette question va redessiner les contours de ce que l'on appelle un média.

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