Un mois et demi après avoir décidé d'être le premier média français à publier l'intégralité de son contenu sur Facebook via le dispositif Instant Articles, Libération dresse un premier bilan. Une manière de prolonger la réflexion après l'édito du mois dernier sur les enjeux de la plateformisation des médias.
Dans un billet publié (en anglais) sur LinkedIn, Xavier Grangier, directeur du pole digital, revient sur les raisons qui ont poussé Libération à tenter cette expérience. Il insiste d'abord sur la difficulté du média à atteindre son audience mobile dans un contexte où les utilisateurs passent 80% de leur temps de connexion sur 5 applications seulement. Et ces applications ne sont pas des applis d'info. D'où l'importance pour les médias d'y être présent et notamment sur Facebook, la première d'entre elles.
Des espaces publicitaires commercialisés par Facebook
Techniquement, l'opération a consisté pour Libé à mettre en production un flux RSS conforme aux normes techniques édictées par Facebook. En retour, le réseau social met à disposition différentes statistiques. Libération a décidé de se concentrer sur les données suivantes: le revenu moyen par article, l'engagement (les likes et partages sur Facebook) et le temps passé sur les articles.
Les médias ont le choix de commercialiser eux-mêmes ou bien de laisser Facebook gérer les espaces publicitaires (un pavé pub tous les 350 mots). Libération a opté pour cette seconde possibilité pour les 7253 articles publiés via Instant Articles sur Facebook, au cours de cette période.
Un revenu publicitaire de 1,80 $ pour mille vues
Selon les données communiquées par le directeur du pole digital de Libération, le passage à Instant Articles n'a pas généré un accroissement significatif de l'audience. En revanche, le temps passé sur les articles a augmenté de 33%; le nombre de fans de la page Facebook a augmenté 10% plus rapidement que d'habitude et la portée des publication (reach) s'est accrue. Quant aux revenus, le CPM (coût pour mille) des pubs Facebook est de 1,80 $ et chaque article peut comporter plusieurs pavés publicitaires (en fonction de la longueur de l'article), ce qui permet à Libé d'accroître son revenu par article.
Pour l'heure, Libération considère le test comme concluant en attendant l'ouverture prochaine du dispositif Instant Articles à tous les éditeurs qui le souhaitent.
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