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Fake news: la désinformation est (aussi) en nous

Outil Facebook contre les Fake newsFlavien Plouzennec | Médiacademie

L’élection de Donald Trump - avec la mise en accusation de Facebook comme principal propagateur de "fake news" - a au moins une vertu: questionner notre rapport à l’information.

Le journaliste Hubert Guillaud propose sur internetactu.net une très bonne synthèse des analyses publiées ou ressorties des bibliothèques ces derniers mois. Et pose la question à plusieurs milliards de dollars: “Peut-on répondre à la désinformation?”

Les “solutions” éditoriales et techniques présentées dans le sillage de l’élection US - comme cet outil testé par Facebook permettant aux utilisateurs de signaler les contenus douteux - sont bonnes à prendre. Elles ont aussi leurs limites.

D’abord parce que la “désinformation” n’est pas toujours simple à établir. Ensuite parce que, comme le note Hubert Guillaud en citant une tribune du chercheur américain Filippo Menczer, nous sommes “vulnérables à la manipulation”.

Nous cherchons à renforcer nos croyances plutôt qu’à les questionner et nous écoutons plus volontiers notre cercle de relations. Une inclinaison sur laquelle les réseaux sociaux ont bâti leur modèle, nous enfermant dans nos propres “bulles de filtres” et nous rendant encore un peu plus crédules.

Mais si la désinformation est - comme on dit dans les livres de développement personnel - “en chacun de nous”, comment la combattre?

Citant cette fois les travaux de Dan Kahan, psychologue à l’université de Yale, Hubert Guillaud évoque l’intérêt qu’il y aurait à muscler ce trait de caractère appelé “curiosité scientifique”. Être savant n’empêche pas les raisonnements biaisés. Etre curieux, oui.

“Trouver des moyens d’accroître la curiosité scientifique, peut-être en augmentant l’influence des gens qui montrent ce caractère, pourrait permettre de sortir des disputes partisanes d’une manière plus efficace que de promouvoir simplement l’éducation scientifique. ”

D’autres pistes sont évoquées comme essayer de “dépolitiser” certains sujets pour baisser la garde des réflexes partisans - par exemple sur le réchauffement climatique -, tout en poursuivant la mise au jour des lobbyistes et des groupes de pression.

“Dépolitiser nécessite donc d’être plus clair sur ce qui est politique, sur ce qui relève encore et toujours de l’idéologie et de ses formes instituées”, conclut Hubert Guillaud.

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