Les journalistes et les médias ont perdu le pouvoir. Le 4e pouvoir n'est plus ou ne sera bientôt plus qu'un souvenir. La journaliste britannique Emily Bell sonne le tocsin et peut-être même le glas. Dans une analyse pour le Reuters Institute, l'ancienne directrice numérique du Guardian dresse un constat sans appel.
Au fil des années, les règles du jeu ont changé: l'espace public, les règles de publication des informations, les moyens d'atteindre les audiences ne sont plus entre les mains des journalistes ni de ceux qui possèdent les médias. Aujourd'hui, ce sont les géants de nouvelles technologies qui ont les clefs et ils ne rendent de comptes à personnes.
Emily Bell, qui dirige le Tow Centre for Digital Journalism au sein de l'école de journalisme de Columbia à New York, souligne l'importance croissante des algorithmes dans la diffusion de l'information (celui de Facebook notamment qui joue un rôle massif dans la circulation des informations en ligne).
Le manque d'intérêt et de compétence des journalistes et de leurs dirigeants pour les questions technologiques est pointé du doigt par Emily Bell. Et de suggérer trois lignes de force pour la réponse que les médias doivent apporter pour tenter de contrer cette évolution:
- former les journalistes à la technologie
- développer la régulation (et donc rendre les algorithmes plus transparents)
- faire du reportage
En cette période où l'on se fixe des priorités pour l'année qui vient, les 3 axes proposés par Emily Bell nous semblent les bons pour 2015.
Philippe Couve et Cyrille Frank
PS. Nous vous donnons rendez-vous en janvier 2015 pour une nouvelle version de la newsletter de Mediacademie. Bonnes fêtes de fin d'année à tou/te/s