C'est un algorithme qui décide de ce que vous voyez sur votre mur, dans Facebook. Un bout de logiciel qui pondère et qui jauge. Et, derrière lui, un jeune homme de 26 ans, Greg Marra. Cela fait de lui l'une des personnes les plus puissantes du monde, selon le New York Times. Le genre qui a le plus d'influence sur les représentations des autres. L'article qui lui est consacré, dans Libération, vaut d'être lu. On apprend que l'algorithme est ajusté chaque semaine par une équipe de 16 personnes. Pas un choix éditorial, selon Greg Marra. Mais ce n'est pas si évident pour les observateurs.
"...le véritable problème lié au pouvoir de Greg Marra, pour Emily Bell, est que les médias ont, précisément, de moins en moins de pouvoir sur leurs canaux de diffusion, qu’ils ne maîtrisent pas. «Les journalistes sont devenus dépendants de technologies non conçues pour publier de l’information. Facebook ne pense pas à ce que cela veut dire d’être le premier moyen d’accès à l’actualité, aux enjeux démocratiques qu’il y a derrière."
Le 20 janvier, Facebook annonçait d'ailleurs vouloir lutter contre les fausses nouvelles. Une option permet aux utilisateurs de les signaler au réseau social et Facebook a prévenu qu'il allait les sanctionner : le réseau va en effet "réduire la distribution des publications que les gens ont signalées comme de fausses informations, et ajouter une annotation sur celles qui ont reçu beaucoup de ces signalements afin d'avertir les autres sur Facebook". La guerre de l'info ne fait que commencer.
D'autant que l'algorithme ne fait pas que des heureux : le 13 janvier 2015, Greg Marra a du recevoir un message de son patron, Mark Zuckerberg. Alors que celui-ci avait invité les utilisateurs de Facebook à participer à une séance de questions-réponses avec l'auteur du livre qu'il avait lu dans le cadre de son club de lecture, seules 175 questions ont été posées. Ridicule alors que la page de Zukerberg avait recueilli 267 000 likes. Mais un effet classique de l'algorithme du réseau social, comme le relève le Washington Post. De quoi promettre à l'homme en charge du mur de Facebook une semaine un peu chargée...