On a beaucoup débattu ces dernières années. De la presse. De son avenir. De son (absence de) modèle économique. On s'est beaucoup interrogé sur le journalisme. Son rôle. La manière de l'exercer (par ou pour les internautes). Et l'on en est venu à se demander si les médias qui payent leurs journalistes n'ont pas été une parenthèse enchantée, une sorte d'accident de l'histoire.
Certes des signes encourageants ont été brandis en France par Médiapart, par la revue XXI et par quelques autres. Mais ces "licornes" avaient des allures d'exception venant confirmer une règle implacable. Celle d'une fragilité croissante des entreprises de presse et d'une précarisation galopante de la profession.
Tous les acteurs ne jettent pourtant pas le même regard sur cette “industrie en déclin”. Sauveurs ou vautours, deux géants américains de l'internet témoignent de leur intérêt pour la production journalistique. Ou moins pour le trafic qu’elle engendre.
Facebook propose d'accueillir les articles de médias "partenaires" directement sur sa plateforme [On en parle ici]. Et, de son côté, Google étend à l'échelle européenne l'expérience d'appui à l'innovation dans les médias que l'entreprise a initiée en France depuis deux ans [On en parle là].
Question: pourquoi ces deux géants s'intéressent-ils aux médias et à ce qu'ils produisent au point de leur faire la cour ? A n'en pas douter, parce que le journalisme dispose d'un potentiel économique qu'ils ont bien identifié. Soyons prudents, les coopérations que Google et Facebook veulent mettre en place recèlent autant de pièges mortels que d'opportunités de développement. Mais la bonne nouvelle est là: le journalisme, ça vaut vraiment quelque chose, même sur le plan économique.