Forts de leur audience, les géants du numérique proposent aux médias d'héberger leurs contenus, avec partage des revenus publicitaires à la clef. La tendance touche Facebook, Snapchat, Spotify. Elle est dans les gènes de YouTube. Les accords commerciaux semblent généreux : pour ses Instant articles, Facebook laisserait la totalité des revenus publicitaires au média si celui-ci vendait son espace lui-même.
Des sirènes auxquelles céder pourrait s'avérer dangereux. Les médias peuvent-ils accepter de soumettre leur hiérarchie de l'information aux algorithmes et aux changements de politiques commerciales de sociétés tierces? Peuvent-ils perdre leur lien direct avec les lecteurs ? Doivent-ils soumettre leurs lignes éditoriales aux diktats des canaux de distribution qui n'ont rien de neutres ?
Mais peuvent-ils faire l'impasse sur de potentielles sources d'audience ? Sur la diversification des revenus qui se profile ? Pour Jon Steinberg du "Daily Mail", cité par L'Obs, les entreprises de presse doivent se préparer à une "ère post-audience direct". Le nombre de lecteurs qui se rendent directement sur un site de presse va s'effriter au profit des réseaux sociaux, estime-t-il.
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