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Vous connaissez peut-être l’histoire de cet homme qui, en pleine nuit, fait les 100 pas sous un lampadaire, les yeux scrutant le trottoir. Un passant arrive et lui demande s’il a perdu quelque chose. L’homme répond qu’il cherche ses clefs. “Où les avez-vous perdues ?”, interroge le passant. L’homme montre l’autre côté de la rue qui est plongé dans l’obscurité. “Mais pourquoi cherchez-vous ici ?”, questionne le passant. “Parce qu’ici, c’est éclairé”.

Dans les médias, on a longtemps réagi comme cet homme. On a cherché des solutions au sein des rédactions “parce que c’était éclairé”. Autrement dit parce qu’on était en terrain de connaissance, se défiant de ses zones obscures représentées par les développeurs et autres geeks, sans parler de ceux qui questionnaient les modèles économiques.

La fin de cette période vient d’être officiellement actée sous les lustres de cristal du ministère de la Culture et de la Communication. Le rapport commandé à Jean-Marie Charon par Fleur Pellerin met l’accent sur “l’écosystème” [on en parle en détail ici]. Un simple mot qui signale que dans sa mutation numérique la presse ne peut/doit pas compter sur ses seules forces (déclinantes).

Jean-Marie Charon note aussi: “Le nouveau paysage suppose un rôle du journaliste à construire. Celui-ci n’est, en effet, plus seul à collecter, traiter les faits, les événements. Il n’est plus seul non plus à savoir utiliser les outils. Il doit enfin apprendre à collaborer avec les publics, tout comme avec d’autres spécialités professionnelles (informaticiens, statisticiens, designers, etc.) pour produire une information diversifiée, attractive et fiable.”

Ces constats que les experts de Médiacadémie ont dressé depuis des années déjà, nous sommes heureux de les voir partagés largement aujourd’hui ainsi que la nécessaire prise en considération des modèles économiques par les journalistes. La ministre assure que les aides à la presse vont maintenant prendre en compte ce contexte et l’impératif d’innovations véritables [on en parle en détail ici]. Nous ne pouvons qu’applaudir et dire notre disponibilité à prendre notre part à ce travail de renouveau.

Enfin une bonne nouvelle pour la presse et les médias en général, même si le plus difficile reste encore à accomplir.

Philippe Couve

PS. Médiacadémie prépare sa rentrée avec plein de nouveautés et de nouveaux experts au programme. La prochaine newsletter sera envoyée au mois de septembre. D’ici là, nous vous souhaitons un bel été.