Nombreuses sont les études sur la transformation numérique des médias, mais plus rares sont celles qui s’intéressent plus particulièrement à l’info locale et aux petits journaux quotidiens ou hebdomadaires. Avec le soutien du Tow Center for Digital Journalism, des universitaires de Virginie et de l’Oregon ont interrogé près de 420 journalistes américains qui travaillent dans des journaux qui s'adressent à moins de 50 000 lecteurs.
Les effets de la crise qui touche le secteur se font bien entendu ressentir de ce côté-ci de la profession. 59% des journalistes interrogés ont vu les effectifs de leur rédaction baisser depuis 2014. Tous sont confrontés à des difficultés de recrutement : les bas salaires, les horaires à rallonge (50 heures par semaine, voire plus) et la rareté des opportunités de job sont autant de réalités qui n’attirent pas les jeunes vers ces médias.
Malgré tout, l’optimisme demeure auprès des sondés qui apprécient plus que tout la proximité avec les lecteurs et voient dans les nouvelles technologies une occasion de renforcer le lien avec leur communauté. La boîte à outils numériques du journaliste local n’est d’ailleurs pas moins fournie que celle de son confrère du national : Facebook est devenu le réseau de prédilection devant Twitter et Instagram, beaucoup produisent des contenus vidéos (85%) ou pratiquent régulièrement le live pour couvrir des événement locaux.
Finalement, une majorité d’entre eux, 61% exactement, se disent optimistes quant à l’avenir de leur journal. Un journal qui demeure parfois la seule source d’information au niveau local et ne souffre pas de la concurrence. Ceci explique sans doute que 51% des journalistes interrogés déclarent ne pas se sentir pas menacés dans leur emploi. A condition, ajoutent-ils, de rester proches du terrain, de continuer à creuser le sillon de l’info hyperlocale, plutôt que de chercher à copier les grands journaux.
Lien :
- Life at small market newspapers : a survey of over 400 journalists (Columbia Journalisme Review)