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“Depuis 5 ans, l’écosystème de l’information a peut-être changé de façon plus spectaculaire qu’au cours des 500 années qui ont précédé.” C’est l’une des phrases choc du discours tenu début mars à Cambridge par Emily Bell, l’ancienne responsable des éditions numériques du quotidien britannique The Guardian, celui-là même qui vient d’annoncer le licenciement de 250 personnes.

Aujourd’hui à la tête du Tow Center for Digital Journalism de l’Université de Columbia (New York), elle s’inquiète de la vitesse à laquelle les plateformes et les médias sociaux - Facebook, Apple, et Google en tête, Twitter et Snapchat dans une moindre mesure - sont en train de prendre, grâce au mobile, une place sans précédent dans la distribution et la monétisation des contenus journalistiques. Et cela, sans qu’aucune forme de régulation ou de transparence ne leur soit imposée.

Au moment ou Facebook s’apprête à ouvrir Instant Articles à tous les éditeurs, Emily Bell craint que journaux n’y perdent le lien précieux avec ceux qui les finançaient jusque-là : les lecteurs et les annonceurs. Certains hésitent à franchir le Rubicon. D’autres se disent déjà satisfaits avec deux petits mois d’expérimentation. C’est le cas de Libération qui trouve dans le nouveau service de Facebook un moyen d’élargir son audience et d’augmenter ses revenus. Le débat est ouvert.

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