Du New York Times à l'Obs, en passant par Le Monde et FranceTV Info, les rédactions ont massivement investi la nouvelle fonctionnalité de direct vidéo proposée par Facebook.
D'une seule voix, les éditeurs soulignent le succès des "directs", retransmis via un smartphone, sur leur timeline Facebook. L'audience a répondu massivement présente lors des premières expérimentations. Mais au-delà du trafic généré, c'est l'engagement des internautes qui suscitent le plus d'enthousiasme, c'est à dire la qualité des interactions suscitées par les contenus.
« Ce n’est pas de la vidéo, c’est du journalisme de conversation »
Au New York Times, une équipe dédiée de 6 personnes a réalisé 90 live en un mois! Interview, reportage à la Havane ou sujet de société, la diversité des formats n’a qu’un objectif : susciter la conversation avec les internautes.
“It’s not video, it’s live interactive journalism”, telle la philosophie affichée par le journal. Les sessions en direct sont « autonomes », entendez par là qu’elles peuvent être découplées de l'actualité ou d'articles issus du journal.
Concernant l’évaluation, c’est la nature des commentaires et les sentiments exprimés par les participants qui compte. Le succès d'une vidéo ne se juge donc pas seulement en fonction du nombre de spectateurs ou du temps de consultation.
Côté français, le mouvement #NuitDebout et les manifestations contre la loi travail ont fourni un terrain d'expérimentation idéal pour tester le live vidéo. Voici les principaux enseignements:
- Le « livestream » diffusé via Facebook est un moyen de renouer le contact avec l'audience.
- La spontanéité et l'absence de scénarisation tendent à redonner confiance en l’information diffusée par les médias.
- Le caractère « immersif » est une plus-value indéniable pour engager l’audience. La visibilité (« portée » ou « reach ») des publications explose.
- Les journalistes retrouvent leur rôle de médiateur, dans un domaine où les vidéastes amateurs sont ultra dominants.
- L’exercice du « live » nécessite une grande préparation en amont. Comme pour un article, un angle précis et une bonne connaissance des dossiers sont indispensables.
- Le danger principal réside dans l'absence de filtre et la difficulté de mettre en perspective les événements qui se déroulent sous nos yeux.
Facebook Live, c’est aussi du LOL, avec des records d’audiences. Une pastèque sur le point d’exploser a attiré près de 11 millions d’internautes et un masque de Chewbacca vient de la détrôner avec plus de 140 millions de vues.
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