Plusieurs rédactions se sont essayées à l'usage des drônes afin de "porter un autre regard" sur l'actualité, ou en tout cas de tenter via quelques expériences de saisir in situ le potentiel d'un tel outil au sein de leur rédaction. Si l'on tâtonne encore en Europe, les médias américains semblent quant à eux bien décidés à inclure ce dispositif dans leur couverture, à l'image de CNN avec d'impressionnantes images saisies de cette manière aux Philipinnes. L'université du Missouri a même intégré son propre "Drone Journalism Lab" au sein de son cursus pour journaliste. De là à considérer que chaque membre de la rédaction devrait pouvoir se servir de ce genre d'engin, il y a un pas qu'il serait évidement sot de franchir.
D'abord parce que l'usage de tels engins est encore loin d'être légal (et survoler une foule de manifestants peut s'avérer dangereux, sans parler des zones sensibles ou d'exclusion militaire, etc) mais aussi parce que la matière vidéo brute récoltée par un drône doit faire l'objet d'un traitement rédactionnel avant d'être publiée, en tout cas si l'on veut dépasser le simple effet "wow", qui ravira certes un temps les audiences, mais lassera aussi très vite s'il n'est pas accompagné d'un mise en forme narrative porteuse de sens, un montage, une intégration des métadonnées (géolocalisation) et une interactivité repensée.
Le défi est donc bien de dépasser le coté ludique évident (et d'ailleurs déjà très bien exploité en ligne par des pionniers éclairés) pour parvenir à ajouter de la valeur éditoriale à ces productions aériennes. Mais tout comme les smartphones ont abaissé les barrières de la production de contenus potentiellement journalistiques, les drônes risquent bien de devenir aux aussi incontournables pour saisir la "big picture" des phénomènes qui nous entourent et offrir aux utilisateurs de nouvelles interactions avec les contenus liés à ce choix d’angle particulier.
Pour ceux qui souhaitent s'essayer à ces prises de vue, 2 drônes d'entrée de gamme (le Parrot et le Hubsan) permettent déjà de se faire une petite idée à moindre coût (entre 150 et 350 euros) du potentiel. Si le modélisme vous est déjà familier, le DIJ Phantom Vision 2 vous permettra de monter d'un cran dans la qualité des images (mais attention aussi à la casse, ce genre de joujou est encore relativement fragile et coûte au bas mot 1 000 euros)